1954
Alexandre Liberman, qui a remarqué à Paris un ensemble de photographies abstraites de William Klein présenté au Salon des réalités nouvelles, au sein du Musée d’art moderne de Paris lui propose de collaborer au magazine Vogue dont il est le directeur artistique.
Pour honorer son contrat il rejoint pour un temps sa ville natale et fait ses débuts dans la photo de mode. Mais son vrai projet est de réaliser un livre sur une ville qu’il redécouvre et parcourt en tous sens.
Muni d’un appareil qu’il a acheté à Henri Cartier-Bresson, il photographie compulsivement, au plus près, au plus direct et produit un ensemble d’images qui ne se préoccupent d’aucune convention ni de la street photography d’alors ni des règles de composition en vigueur.
Flous, grains, déformations, fort contraste, présence massive du texte, des photographies qui sont davantage une façon de transcrire un rythme que de décrire une situation ou un état des choses.
Vogue ne publiera jamais le portfolio et William Klein élabore une maquette de livre en accord parfait avec la tonalité des images. Peu de blanc, photos à la rogne, petites séquences qui annoncent déjà le montage cinématographique, rythme trépidant, le projet est refusé par tous les éditeurs newyorkais.
1956
Avec le soutien de Chris Marker, les éditions du Seuil publient à Paris, Life is Good and Good for You in New York:Trance Witness Revels que l’on appellera très vite le New York de Klein.
C’est un choc et, immédiatement, une date dans l’histoire de l’édition photographique. Le livre, qui connaitra en 1995 une réédition remaniée aux éditions Marval, reçoit le prestigieux Prix Nadar en 1957.
C’est le début de tout et William Klein, jusqu’à la fin, restera très attaché au livre pour mettre en forme et diffuser son œuvre.

